De bon matin,(quand même), le soleil est au rendez-vous. J’ai
eu une frayeur: mon unique short-pantalon avait disparu du séchoir où je l’avais
déposé la veille au soir. Je me voyais continuer en pyjama. Non, une simple
erreur ; au moment de partir mon emprunteur avait ramené le short dans le
séchoir.
En route, destination « La Léchère ». C’est notre
plus longue étape. Il nous faut marcher 6h30 (d’après le guide). Constance
n’est pas très en forme ; elle a un peu mal au ventre. La météo s’annonce
favorable.
Les premières heures de marche sont toujours un
enchantement.
Nous traversons d’abord un large alpage avec un troupeau de
124 vaches italiennes (non, nous ne les avons pas comptées, mais c’est le fermier
qui nous l’a dit et vu que nous parlons couramment l’italien…).
Nous redescendons à travers une forêt de mélèzes vers le Val
Ferret. Les vaches sont passées par là avant nous et dans l’autre sens.
Nous remontons assez rudement puis nous parvenons jusqu’au
refuge Elena.
Nous croisons de nombreux VTT qui suscitent notre curiosité. Ces chemins nous semblent si peu adaptés au vélo et c’est plus souvent le cycliste qui porte son vélo que l’inverse, mais bon : autre région, autre mœurs. La marche à pied, çà nous convient bien.
Nous croisons de nombreux VTT qui suscitent notre curiosité. Ces chemins nous semblent si peu adaptés au vélo et c’est plus souvent le cycliste qui porte son vélo que l’inverse, mais bon : autre région, autre mœurs. La marche à pied, çà nous convient bien.
C’est dans ce coin-là aussi que mon moral en a pris un
coup : j’avance péniblement mais fièrement sur ces chemins exigeants, mon
sac pèse lourd sur mes épaules, mes jambes sont raides le matin, les muscles
endoloris et voilà que je suis doublée par les coureurs qui s’entraînent pour
l’UTMB (Ultra Trail Mont-Blanc). Ils vont faire en 48h ce que nous faisons en
11 jours. Ils ont l’outrecuidance de courir sur ces chemins impossibles. Bon,
chacun son niveau, c’est sûrement parce qu’ils n’ont presque rien à porter.
Quand même, respect pour ces athlètes.
Depuis maintenant 2 ou 3 jours, nous avançons dans la direction du N.E.
Le Val Vény puis le Val Ferret bordent notre itinéraire à l’ouest et enchantent
notre vue ; fin filet serpentant en bas dans un écrin de verdure. Mais de
notre balcon si judicieusement choisi, depuis 2 jours, nous pouvons mesurer du
regard ces énormes langues blanches qui descendent du massif opposé. Ces
magnifiques glaciers qui semblent avoir été stoppés dans un élan gigantesque,
habillent la montagne. Blancs et immobiles, ils semblent d’un autre
temps ; majestueux et attirants, ils accompagnent notre marche.
Voilà que la météo change, de lourds nuages gris nous
encombrent la vallée. Il fait frais et il faut se couvrir. Nos batteries sont à
plat. Constance n’est pas en forme. Nous n’avons pas le temps de jouer aux
cartes. C’est dur.
C’est là que nous les avons vus, à quelques centaines de mètres de nous en montant vers le Grand Col Ferret. Probablement qu’ils se savaient observés des randonneurs.
Mais ils savaient aussi que la combe où ils se trouvaient les
protégeait. Ils étaient dans le nuage qui daignait de temps à autre nous les
laisser voir. En tout cas, leurs magnifiques cornes révélaient leur
identité, ils étaient bien 7 ou 8 bouquetins paissant tranquillement en pleine
journée.
Bon, mais tout cela ne nous fait pas avancer. Un bon
pique-nique, une petite partie de cartes, et c’est reparti. Nous parvenons
rapidement à notre point CULMINANT : le « Grand Col Ferret »,
2537m. Là, nous sommes complètement dans les nuages, il fait très froid, et beaucoup
de vent. Nous traversons la frontière Italie-Suisse sans nous arrêter.
La descente en Suisse est facile, nous sortons bientôt des
nuages. Comme après chaque col, le paysage change radicalement. Quel beauté
encore de ce côte-ci ! Comment imprimer autant de paysages
magnifiques ! Comment conserver de telles images ! Tout est si beau,
mais pourtant tellement différent. Profitons simplement…
Nous passons auprès du chalet de la Peule, puis de sentier en
route, de chemin en ruisseau, nous parvenons au refuge « La
Léchère ». Il est déjà bien tard lorsque nous arrivons. On nous donne une
belle petite chambre rien que pour nous 4. Quelques étirements, la douche, le
dîner très maison (délicieux) et au lit ! Ce fut (du moins le croyait-on à
ce moment-là) notre plus longue étape.
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