Jean-Jacques s’est levé 1h avant nous et est allé chercher
de quoi pique-niquer à Champex-Lac. Nous redémarrons par une terrible
ascension, plus de 4h de montée prévue « raide ». Mais cette montée se fait à l’ombre. Nous sommes bien reposés, tout le monde est en forme et
motivé. Nous discutons avec un groupe de jeunes Parisiens fort sympathiques et
nous parvenons sans difficulté à l’alpage de Bovine.
Là, à 1 975m d’altitude, la météo nous permet de voir le Valais (Suisse), la vallée du Rhône très loin vers le nord et la ville de Martigny. Comment partir d’ici ? Nous avons l’impression de survoler cet environnement, hors du temps, loin des préoccupations. Cette immensité nous rappelle notre petitesse mais la joie de notre présence ici, ensemble, nous parle de ressources à puiser profondément en soi, d’énergie à donner mais aussi à recevoir.
Là, à 1 975m d’altitude, la météo nous permet de voir le Valais (Suisse), la vallée du Rhône très loin vers le nord et la ville de Martigny. Comment partir d’ici ? Nous avons l’impression de survoler cet environnement, hors du temps, loin des préoccupations. Cette immensité nous rappelle notre petitesse mais la joie de notre présence ici, ensemble, nous parle de ressources à puiser profondément en soi, d’énergie à donner mais aussi à recevoir.
Notre corps est maintenant adapté à l’effort, notre sac bien
ajusté à notre dos, notre pas bien cadencé. Nous redevenons des individus
primaires et cela participe au plaisir de la randonnée. Nous mangeons non plus
quand c’est l’heure mais quand nous avons besoin de carburant. Malgré nous,
nous dormons tôt, bien et longtemps. Nos sens, tous nos sens, sont en alerte
tout le temps. Jean-Jacques s’étonne, il porte son sac plus celui de Constance
et il n’a mal nulle part. Son kiné est vraiment extraordinaire!
Nous descendons maintenant vers le col de Forclaz. Constance
et Gautier cavalent devant; la descente, ce n’est toujours pas mon truc.
« Mais laisse toi aller maman… ». Non, rien à faire, je freine. J’ai
besoin de maîtriser. Je vois ma fille de 9 ans dévaler le sentier. Que
retiendra-t-elle de ce périple ? N’est-ce pas trop dur pour elle ?
Les esprits chagrins penseront sans doute que ses parents sont déraisonnables. Mais je la
vois partir toujours enthousiaste le matin. Je l’observe faire des galipettes
sur les immenses lits des dortoirs le soir quand nous, nous ne pouvons plus
bouger. Elle découvre la montagne grandeur nature. Elle se lasse parfois de
notre extase ou des chemins trop longs, elle nous oblige à inventer des
histoires, elle rêve parfois tout haut de plage et de sable, mais elle refuse
de prendre le bus, elle veut faire tout le Tour. Elle découvre comme nous
qu’elle a de l’énergie qu’elle ne soupçonnait pas, elle est fière en haut des
cols et elle développe son courage, son endurance et profite de chaque
pique-nique, de chaque ruisseau, pour sortir son jeu de cartes. La découverte
des refuges est pour elle un plaisir et son coach Gautier sait à tout moment la
distraire et lui faire apprécier l’endroit.
Perdue dans ma réflexion à propos du profil type du
randonneur qui n’existe pas, ou sur ce que chacun peut quérir sur ce fameux
TMB, je ne me suis pas rendue compte que j’arrivais au col.
Au col de la Forclaz, le chemin aboutit dans une salle de
traite ambulante !
Malgré la présence de quelques touristes, nous faisons une
petite halte (il fait trop chaud).
Nous poursuivons le sentier qui longe le bisse (sorte de
gros caniveau aménagé autrefois pour amener l’eau) et descendons en lacets vers
le très joli petit village de Trient avec son église rose et son glacier.
Le refuge dans lequel nous sommes accueillis est un
véritable « boui-boui » avec plein de choses en vrac partout. Mais la
« gardienne » est sympathique. Nous sommes bien logés dans un petit
gîte à côté. Nous préférons faire notre popote nous-mêmes.
Au final, 5h10 pour 5h10 prévu !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire